Dossiers

L ‘Aménagement touristique du littoral Languedoc-Roussillon avait commencé à peine trois ans avant la création de nos associations régionale et départementale. Dans ce plan d’aménagement, la « protection de la nature » était basée sur le « Rapport Emberger ». La portée des projets (Zones de protection biologiques) prévus par ce rapport était sans commune mesure vis-à-vis de l’ampleur des aménagements envisagés (mal connus et peu divulgués à l’époque de la rédaction du « Rapport Emberger ».).

Le CCNPO a participé avec la SPNLR, aux études entreprises par la Mission pour l’aménagement du Littoral Languedoc-Roussillon pour élargir la couverture des Zones de protection biologiques et les transformer en Réserves Naturelles du littoral Languedoc-Roussillon. En 1971, plusieurs projets de réserves naturelles étaient prévus sur la côte roussillonnaise (Sagnes de Salses et Font Estramar, île de La Corrège, les Dosses, Les Clots, l’étang de Canet, l’embouchure du Tech) (Bassouls, in Bulletin de liaison de la SPNLR).

Malheureusement, la Mission pour l’aménagement du littoral Languedoc-Roussillon (« Mission Racine ») a pris fin en 1983 sans avoir réalisé l’œuvre de protection qui, en principe, devait aller de pair avec l’aménagement. À cette date, l’aménagement touristique était en plein essor et les projets de protection étaient le plus souvent mal perçus par les maires des communes concernées qui n’envisageaient pas l’avenir sans « touristification ».

Dans le cadre de ces activités, deux projets majeurs ont occupé et préoccupé le CCNPO : la réserve naturelle de la Massane et le site de Paulilles.

4.1. Réserve naturelle de La Massane

Les menaces (piste carrossable, projet d‘urbanisation) pesant sur la haute-vallée de La Massane avaient immédiatement sauté à nos yeux et nous avaient mobilisés pour demander la création d’une Réserve naturelle. Après de nombreuses et parfois âpres démarches, le but a été atteint avec la collaboration de la SPNLR, de la SNPN, ainsi que par l’intermédiaire du Centre de Sauvegarde de la Nature du Conseil de l’Europe. La protection de cette partie des Albères a été concrétisée par la création de la réserve naturelle de La Massane (Arrêté ministériel du 30 juillet 1973).

Visite du site après la mise au point du projet de gestion de la Réserve Naturelle de La Massane, (photo Guy Oliver).

De gauche à droite : M. Guyonneau (ONF), X et X (adjoints au maire d’Argelès-sur-Mer), Joseph Travé (Laboratoire Arago).-, XX (?), XX (?), M. Portier (Ministère chargé de l’Environnement), Cdt Lambert (SDIS 66).

4.2. Site de Paulilles

À la fin des années 1980, un projet d’urbanisation touristique autour de l’anse de Paulilles a été lancé. Le recours du CCNPO contre l’arrachage d’arbres (cf. L’Indépendant du 20 avril 1989) dans l’emprise du site par M. Méry, le porteur du projet d’aménagement touristique, a marqué notre entrée dans le domaine juridique.

Sur la côte Vermeille : manifestation pour la sauvegarde du site de Paulilles (photo X).

En avril 1993, l’Assemblée Générale de la SPNLR s’est réunie à Banyuls-sur-Mer avec une visite du site (cf. L’Indépendant du 30 avril 1993).

Le 13 juin 1993, à l’occasion des Journées de l’Environnement, une action de sensibilisation a été menée sur place, accompagnée de la publication d’une plaquette et d’une information diffusée dans les différents médias (cf. L’Indépendant du 8 juin et 1 juillet 1993).

Dès le que ce projet d’urbanisation du site de Paulilles a été connu, le CCNPO avait suggéré l’achat de cette friche industrielle par le Conservatoire du littoral et des rivages lacustres (avec la suggestion d’en faire un jardin botanique méditerranéen). Le site a été effectivement acheté par le Conservatoire du Littoral et le Conseil Départemental. Le projet a été modifié, mais le site a été sauvé et le CCNPO participe au comité de pilotage depuis sa création. Actuellement cet espace est devenu un site incontournable de la côte Vermeille.

4.3. Orgues d’Ille-sur-Têt

Le 11 juin 1968, le Conseil municipal d’Ille-sur-Têt prenait à l’unanimité une délibération demandant « que soit étudiée par les commissions compétentes la  possibilité de classement » du site des « TERRERS – Terrains pliocènes bordant la Têt au Nord ». Par la suite, la commune d’Ille-sur-Têt devenait propriétaire des terrains du site dit des « Orgues ».

Les « Orgues d’Ille » (photo Guy Oliver).

Le CCNPO a établi un rapport sur l’intérêt de ce site qui est maintenant protégé par Décret du 9 décembre 1981 au titre des « sites pittoresques ». Sur le site Le Bon Guide, les orgues d’Ille-sur-Têt sont répertoriées comme l’un des « 20 endroits de France à voir absolument avant de mourir ».

4.4. Site de la Doradille laineuse

Les menaces pesant sur la Doradille laineuse, Cosentinia vellea (Polypodiales), dans la vallée de la Baillaury à Banyuls-sur-Mer a conduit le CCNPO à intervenir en faveur de la protection de cette espèce protégée au plan national. Il en est résulté un arrêté de biotope n° 753/91 (15 mai 1991).

4.5. Grotte des Ambullas ou réseau Lachambre

À la fin des années 1980, le CCNPO a soutenu le Spéleo Club du Conflent (SCC) dans sa demande de protection de la grotte des Ambullas à Ria. Découverte le 21 juin 1981 par André Lachambre et Bruno Mitjaville du SCC.

Fistuleuses dans le « Réseau Lachambre » (photo Guy Oliver).

Au centre de la photo, en combinaison bleue : André Lachambre, découvreur du réseau qui porte son nom (Photo Claude Chouteau).

Cette grotte est maintenant dénommée « Réseau Lachambre » du nom de son découvreur qui s’est démené pour obtenir son classement au titre des sites et monuments naturels (Décret du 18 janvier 1991).